Savas Dapar : « promouvoir notre activité »
Publié le 06/02/2019
Créée il y a trois ans, l’équipe constituée de footballeurs malvoyants (B2-B3) de la section cécifoot du Sporting Schiltigheim participera ce samedi 9 et dimanche 10 février à la première phase de championnat de France de son histoire, organisée au centre Urban Soccer de Strasbourg. Rencontre avec Savas Dapar (photo lafa.fff.fr), joueur charismatique de cette équipe pas tout à fait comme les autres…
Ils s’appellent Abdel, Yacine, Anthony, Hamidoune, Manu, Savas, Yann, Simon. Tous les samedis, en début d’après-midi, ils se retrouvent au centre indoor Urban Soccer de Strasbourg pour pratiquer leur activité favorite, le football. Une pratique hebdomadaire, réalisée sous la houlette de Yann Marcel, leur entraîneur. A première vue, rien ne laisse présager que cette équipe où bonne humeur et plaisir d’être ensemble animent chaque séance n’est en réalité pas tout à fait comme les autres. A l’exception de leur entraîneur-gardien, l’ensemble des joueurs de cette formation sont atteints de troubles de la vue. Tous malvoyants, ces amoureux du ballon rond sont en réalité les fers de lance de la discipline en Alsace, au sein de la section cécifoot du Sporting Schiltigheim, depuis près de trois ans.
Créée en octobre 2015, la section cécifoot du Sporting concilie deux formes de pratique du football pour personnes atteintes de déficience visuelle, une exclusivement réservée aux non-voyants (la catégorie B1) et l’autre réservée aux malvoyants (la catégorie B2-B3). Atteint du syndrome de Bardet-Biedl, maladie génétique caractérisée par une perte progressive de la vue, Savas Dapar est l’un des historiques de la formation B2-B3. Footballeur au FC Sélestat dans sa plus tendre enfance et grand passionné de football au sens large, le jeune homme de 29 ans n’a pas hésité une seconde à rejoindre cette formation à sa genèse, en 2016.
« J’ai découvert l’existence de cette équipe par l’intermédiaire d’un ami avec qui j’allais au Torball. Cela s’est fait un peu par hasard mais comme j’ai toujours fait du foot et que c’est ma grande passion, je n’ai pas hésité. Cette équipe m’a permis de continuer à pratiquer malgré la baisse progressive de ma vue, » confie-t-il. Véritable bouffée d’oxygène, la séance hebdomadaire du samedi, Savas ne la raterait pour rien au monde. « Ça fait trois ans qu’on est ensemble, l’ambiance est excellente et tout est fait pour qu’on se sente à l’aise. Nous sommes une véritable famille, » explique cet amoureux inconditionnel de l’OM.
Côté terrain, son équipe se structure au fil du temps. Emmenée au départ par Simon Pfistter puis reprise par Yann Marcel (après le départ de Simon en Belgique pour poursuivre sa scolarité), la formation B2-B3 a fait ses grands débuts en compétition lors de la coupe de France de cécifoot organisée sur les installations du SC Schiltigheim en 2017. Près de deux ans plus tard et après une seconde participation à la coupe de France la saison passée à Nantes, elle participera à partir de ce samedi 9 février au premier championnat de France de son histoire, compétition pilotée sur deux week-ends (9 et 10 février et 9 et 10 mars) par la section cécifoot du Sporting Schiltigheim.
Loin du niveau affiché par la quasi-intouchable équipe francilienne de l’AC Boulogne-Billancourt, la formation de Savas Dapar voit en cette compétition un autre objectif. « Bien sûr que nous nous sommes bien préparés physiquement et que nous allons tout donner pour remporter au moins un match, mais ce championnat doit aussi et surtout nous permettre de promouvoir notre activité, de montrer ce que nous faisons, » indique le défenseur schilikois. Avis aux amateurs ou aux simples curieux avides de découvrir cette discipline exceptionnelle, le Sporting Schiltigheim fera son entrée en lice dans l’épreuve ce samedi à 11h face au Standard de Liège (Télécharger le programme complet de la 1ère phase du championnat de France cécifoot B2-B3).
Article publié le mercredi 6 février 2019 à 11:34