Merci Chary !
Publié le 03/05/2020
Le football était sa raison de vivre. Mémoire du club de l’US Hésingue dont il était l’un des membres fondateurs en 1967, Charles Gasser (photo DR), dit « Chary », est décédé le lundi 6 avril dernier à l’âge de 83 ans, des suites du Covid-19. Cyrille Naegelen, ancien président du club, raconte la vie de cet amoureux du ballon rond, qu’il a côtoyé à l’USH pendant près de 40 ans…
Membre fondateur du club de l’US Hésingue, Charles Gasser a grandi dans ce village qui compte aujourd’hui près de 3 000 habitants. « C’était un célibataire endurci, investi à fond dans le football local », raconte Cyrille Naegelen, ancien joueur et président de l’USH pendant 13 ans. « Il vivait football, il mangeait football, et il était surtout follement amoureux de l’US Hésingue, se souvient-il. C’était Charles Gasser quoi ». Voilà donc comment résumer la vie de ce pilier du club haut-rhinois.
Jamais marié et sans enfant, « Chary » a contribué, depuis 1967, au développement du football hésinguois, sans compter ses heures. « C’est le bénévole idéal qu’un club de football peut avoir, décrit Cyrille Naegelen. C’était une personne toujours honnête, très généreuse, qui a dépensé de son temps et de son argent sans compter ».
C’était donc un amoureux du club, qui avait fait du football sa raison de vivre. Il aimait transmettre son amour pour ce sport et le partager. « Si je suis devenu président, c’est grâce à lui, ajoute Cyrille Naegelen. Il m’a aidé à gravir les échelons, il m’a demandé d’entrainer des gamins, après j’ai également pris la présidence des jeunes grâce à lui et ainsi de suite. Il était toujours là pour nous aider, pour nous épauler ».
« Vivre avec son temps »
Dans cette vie riche de football, Charles Gasser a notamment été à l’origine de la pratique du football à 7 dans les catégories de jeunes dans les années 70 avec Marcel Fritsch. « Il avait compris que, pour que le club survive et évolue, il fallait qu’il y ait des jeunes derrière ». C’est ainsi qu’il a lancé les premières équipes de jeunes à l’USH.
« Il venait chercher les jeunes footballeurs en les voyant jouer dans la cour de récréation de l’école primaire, en allant sonner à leurs portes, raconte Cyrille Naegelen ». Une des nombreuses forces de Charles Gasser était qu’il « savait vivre avec son temps ». Car durant plus de 50 années, « Chary » a suivi l’évolution du football et des technologies au plus près.
« Il a commencé avec les machines à écrire, puis il a su s’adapter au Minitel, et ensuite quand Internet est arrivé, on lui a donné quelques cours et après 6 mois il maîtrisait ça à la perfection, se remémore avec humour Cyrille Naegelen. Je crois même que c’était une des dernières personnes en France à utiliser le Minitel ». À plus de 80 ans, Charles Gasser était également aussi compétitif, et Cyrille Naegelen le confirme, « chez lui, le mot triche n’existait pas ».
Un héritage fort
L’héritage de Charles Gasser est également dans l’esprit du club. « Je me souviens des repas du vendredi soir avec les vétérans, c’était le premier à entonner des chants ». Cyrille Naegelen se rappelle également des séjours que « Chary » organisait. « Un de mes plus beaux souvenirs, c’est quand on est partis en Suisse faire du ski de fond grâce à lui. On ne connaissait pas ça au début des années 80. On allait faire des tournois en Autriche, en Allemagne, dans le sud de la France. Il adorait organiser tout ça ».
Et parmi tous les événements qu’il organisait, le tournoi de jeunes, créé au début des années 80, et qui porte son nom depuis maintenant plus de 4 ans, reste l’un de ses plus grands accomplissements. « C’était l’un des premiers tournoi de la région frontalière, et il accueillait dans ses plus belles années environ 60 équipes, notamment suisses et allemandes ». Charles Gasser laisse donc une trace indélébile dans l’histoire du football hésinguois, un hommage à la hauteur de son dévouement lui sera rendu dès que possible.
Article publié le dimanche 3 mai 2020 à 11:34
Par Antoine BERTHOUX