Le foot dans tous ses états
Publié le 28/05/2017
La 7e édition des Journées « Foot pour tous » se déroulera au Stade Albert Schweitzer d’Illkirch-Graffenstaden du 6 au 10 juin prochain. Au milieu des nombreuses festivités programmées, les finales régionales du Football Adapté se disputeront le jeudi 8, en partenariat avec la Ligue d’Alsace de Sport Adapté. Rencontre avec Jennifer Meyer, sa coordinatrice régionale (ici à gauche).
Si Jennifer Meyer a arrêté le foot31ball en 2013 suite à une blessure aux ligaments croisés, elle n’a pas totalement coupé les liens avec le sport, ni avec le ballon rond. Ancienne capitaine d’un FC Vendenheim, qu’elle a fréquenté pendant 20 ans, dont la moitié passée entre l’élite nationale et son antichambre, l’ex-défenseuse a dédié sa vie professionnelle au développement du sport adapté. Une pratique à différencier du handisport. « Il y a deux fédérations distinctes, expose-t-elle. Notre spécificité n’est pas sur le sport mais sur le public. La fédération de handisport (FFH) a reçu délégation ministérielle sur le public handicap moteur ou sensoriel. Si je parle de foot, le handisport va avoir le foot-fauteuil, le cécifoot, parce qu’il y a un handicap sensoriel, donc la vue, ou les sourds. Le handisport a différents publics et différentes pratiques. Nous, sport adapté, c’est uniquement un public concerné par du handicap mental ou psychique ».
Évolution croissante
Un public que Jennifer Meyer a appris à connaître sur les bancs de la faculté. Titulaire d’un DEUST Activités Physiques Adaptées de l’Université de Strasbourg, elle intègre la Ligue d’Alsace de Sport Adapté en 2007, à 22 ans. Bénéficiant au départ de l’un des 150 postes déployés à travers l’hexagone par la Fédération Française de Sport Adapté, celle qui soufflera ses 32 bougies le 16 juillet prochain a été le témoin, et l’actrice, du développement de la pratique sportive adaptée. « On était en dessous de 40 000 licenciés au niveau national, se souvient-elle, et aujourd’hui on a passé la barre des 60 000. En Alsace, nous comptions entre 600 et 700 licenciés, et en développant, en travaillant avec les partenaires et les établissements, aujourd’hui nous sommes arrivés à 1 300 licenciés ». Une évolution que celle qui s’est frottée aux Wendie Renard, Élodie Thomis ou autres Eugénie Le Sommer, explique aussi par l’intérêt croissant des associations sportives traditionnellement réservées aux valides pour l’accueil d’individus souffrant de déficience intellectuelle.
Au cœur du jeu
« On travaille avec ces clubs-là, développe Jennifer Meyer. On veille à bien les accompagner pour que l’intégration, quand elle est possible, et j’insiste sur le fait qu’elle ne l’est pas toujours, se fasse dans les meilleures conditions. Nous les accompagnons d’un point de vue administratif au début. Pour le coup, la FAIG est directement concernée parce qu’ils ont ouvert une section sport adaptée. Ils ne sont pas encore affiliés à notre fédé, mais leur section loisir accueille des gamins en situation de handicap mental ». Certains s’adonnent à la compétition, et c’est notamment le cas des participants aux finales régionales du football adapté du jeudi 8 juin prochain où se retrouveront une quinzaine d’équipes qui évolueront dans une formule de football à 7, réparties dans deux divisions : D2 et D3. « La D3 est un niveau très débutant énonce-t-elle. Les sportifs, les joueurs sont vraiment centrés et focalisés sur le ballon et la cible, le but. Marquer ou défendre, il n’y a pas vraiment de collectif, ou un tout début. Alors qu’en D2 il y a déjà ce collectif qui va intervenir. Donc c’est plus sur le traitement de l’information, la notion de l’adversaire, de coéquipiers. Et il y a vraiment des stratégies qui se mettent en place ». Un évènement qui marquera la fin de leur saison sportive, marquée par le futsal, mais aussi par la natation ou le badminton pour ne citer que ces disciplines.
Article publié le dimanche 28 mai 2018 à 20:14