L’arbitrage dans le sang
Publié le 04/02/2019
Chez les Mossan, l’arbitrage est une histoire de famille. Arbitre depuis plus de 16 ans sur les pelouses alsaciennes, Jean-François Mossan a transmis sa passion de l’arbitrage à ses enfants, Jason, âgé de 18 ans, et Elena, 13 ans seulement (photo Philippe Bergdolt). Une passion commune partagée par toute une famille, ou presque… Rencontres.
Jean-François Mossan pose ses valises en 1999 dans l’agglomération mulhousienne en compagnie de sa femme, Sandrine, pour se consacrer à son nouvel emploi, responsable opérateur au sein de l’usine Peugeot. Originaire de la région grenobloise, l’enfant d’Echirolles est un passionné de football (et de rugby !) depuis sa plus tendre enfance. Une passion à laquelle il va rapidement décider de consacrer une partie de sa nouvelle vie alsacienne.
Par l’intermédiaire de son boulot, et en particulier d’un certain Lionel Grunenwald, collège de travail et arbitre pour le club d’Illfurth, Jean-François retrouve les terrains de football dans une sphère jusqu’alors méconnue, l’arbitrage. « Pour être arbitre, il faut savoir faire preuve de sang-froid et d’une certaine forme d’autorité. L’arbitrage était donc quelque chose qui pouvait me convenir, » explique le jeune quarantenaire. Dans leur nouveau cocon alsacien, Jean-François et Sandrine vont donner naissance à trois enfants, Jason l’aîné, Elena la cadette et Selina la petite dernière.
Le football par héritage
Par héritage footballistique, la fratrie Mossan va naturellement commencer à taper le ballon au FC Brunstatt, club dans lequel Jason fait ses premiers pas chez les débutants en 2007. Si Selina, peu branchée foot, va raccrocher ses crampons après une seule année de pratique en 2016/2017, les deux ainés s’épanouissent pleinement du côté du FC Brunstatt. Après avoir fait toutes ses classes au sein de l’école de foot du FCB (des U9 aux U14) Jason va être le premier à rejoindre le monde de l’arbitrage, en 2014, sur les traces de son père. Officiant au centre à ses débuts, le jeune arbitre de District va finalement se reconvertir en tant qu’arbitre assistant au FC Brunstatt, là où sa mère Sandrine, est également dirigeante.
Sur les traces du père
« Etre arbitre central implique d’être autoritaire, et de savoir se faire respecter. Je suis quelqu’un d’assez réservé. Être assistant, c’est accompagner le central dans ses prises de décision et savoir faire le vide autour de soi. Je pense avoir davantage les qualités pour gérer cette pression, » indique un jeune homme de 18 ans ne cachant pas son admiration pour son père. « Je n’ai pas vraiment d’exemple, si ce n’est mon père. C’est grâce à lui que j’ai pu découvrir cette passion pour l’arbitrage. » Si pour lui, son père est un exemple, il ne pense pas en être un pour sa petite sœur Elena.
« Je ne pense pas être un modèle pour ma sœur, nous avons des traits de caractères différents. Elle est plus extravertie, elle a de l’autorité. C’est naturel chez elle. » Pour la petite Elena, diplômée des cours d’arbitrage pour débutants en octobre dernier, le sifflet est une réelle vocation. « Je suis mon père depuis toute petite sur tous les terrains. J’ai commencé comme footballeuse à l’âge de 7 ans au FC Brunstatt comme mon frère, mais j’ai décidé d’être arbitre pour le club de mon père le FC Illfurth, » souligne la jeune fille. Accompagnée quotidiennement dans sa passion par celui qu’elle considère comme son « parrain d’arbitrage », – le collègue de son père Lionel Grunenwald – la cadette Mossan a de l’ambition.
« J’aimerais intégrer la section sportive d’arbitrage du Jean Monnet et pourquoi pas viser plus haut encore. » Une fierté indescriptible pour Jean-François, un père de famille accompli. « Je suis vraiment très fier de mes trois enfants, chacun a trouvé sa voie et son projet. » Considéré comme un exemple, la plus belle récompense pour un père de famille, Jean-François nourrit encore un rêve, sorte de secret de polichinelle, officier un jour sur une rencontre avec, comme arbitres assistants, Jason et Elena.
Ryan Curpen