Emma Jung : « Démocratiser la féminisation de la fonction »

Publié le 05/11/2018

Etudiante de 21 ans à la Faculté des Sciences de la Vie à l’Université de Strasbourg et jeune arbitre de District, Emma Jung a donné un coup d’envoi fictif de la rencontre de Ligue 1 opposant le Racing Club de Strasbourg Alsace à l’AS Monaco le 20 octobre dernier. Une action réalisée dans le cadre des journées nationales de l’arbitrage ayant pour thème cette année la féminisation de la fonction. Rencontre.

Avoir la chance de fouler la pelouse du stade de la Meinau un jour de match à guichets fermés n’est pas chose commune. C’est pourtant ce qu’a pu vivre Emma Jung, jeune arbitre du District d’Alsace au soir du 20 octobre. Passionnée de football dans toutes ses facettes, celle qui joue également au FC Breuschwickersheim éprouve beaucoup de fierté et est très honorée d’avoir été choisie par la Ligue Grand Est pour effectuer ce coup d’envoi dans une Meinau pleine comme un œuf…

Arbitrer c’est enseigner !
Sa passion pour le football et la fonction d’arbitre, la « mini machine » – surnom hérité de son père connu sous « machine » – l’a par filiation, par le biais de son grand-père et de son père, actuellement joueur au sein de la section vétérans du FC Breuschwickersheim. Son rôle d’arbitre, la jeune femme de 21 ans le voit comme un moyen de faire régner l’équité et la justice.

Une philosophie transposée dans sa vie quotidienne. Ambitieuse, Emma Jung, qui souhaite devenir professeure des écoles, considère également sa fonction comme un excellent moyen de prôner l’égalité des chances et l’égalité hommes-femmes et compte bien prouver à tous que l’arbitrage féminin a toute sa place dans l’univers du football.

Bénévole à plusieurs reprises, elle décide de se lancer dans l’arbitrage en janvier dernier, et dispose à ce jour d’une quinzaine de matches à son actif, que ce soit lors de rencontres féminines ou des rencontres masculines. « J’ai apprécié arbitrer des féminines car je m’y retrouve à travers ces rencontres, mais également des rencontres masculines où j’ai pu découvrir une autre approche de la pratique. »

Pour l’ailier gauche du FC Breuschwickersheim, basculer de joueuse à arbitre est un réel plaisir. « Quand on est joueuse, c’est l’esprit d’équipe qui prime. Quand tu arbitres, c’est une réflexion solitaire et une position de neutralité qui prédomine, tu es face à toi-même. On apprend sur soi, à prendre sur soi et à gérer les autres en même temps ». Connue pour ses qualités de pédagogue et sa discipline, cette jeune arbitre a pour maîtres-mots l’accompagnement et l’écoute. 

Un coup d’envoi particulier
Habituée des travées de la Meinau en qualité de supportrice du RCSA, Emma Jung a donc eu l’immense privilège de donner le coup d’envoi fictif de la rencontre de Ligue 1 opposant le Racing Club de Strasbourg Alsace à l’AS Monaco le 20 octobre dernier (voir photo ci-dessus – photo lgef.fff.fr). Une saveur toute particulière et un immense plaisir pour la jeune femme qui a pu découvrir les coulisses d’un match en pro. Une grande fierté et un réel plaisir partagé par son grand-père, ancien arbitre pendant de longues années qui la suit toujours attentivement.

« Quand on m’a contacté pour prendre part à cette aventure, je n’ai pas hésité une seconde. C’était une opportunité unique. » Initiative nationale réalisée dans le cadre des Journées Nationales de l’arbitrage programmées du 17 au 31 octobre, cette action a permis de mettre en lumière la féminisation de l’arbitrage.

« Cette opération avait pour objectif de démocratiser la féminisation du statut d’arbitre et d’encourager des femmes à franchir le pas. Les femmes sont elles aussi capables d’officier sur les terrains de football, » explique Emma Jung. Pour cette joueuse, arbitre et passionnée de football, cette expérience aura été une aubaine qui, elle l’espère, aura fait prendre conscience au grand public que l’arbitrage aussi, se décline au féminin.

Article publié le lundi 5 novembre 2018 à 15:20

Par Ryan CURPEN

Par S D

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