Coralie Brubach, départ d’une travailleuse de l’ombre
Publié le 01/07/2020
À seulement 33 ans et après avoir été présidente de la section jeunes de l’AS Holtzheim pendant près de quinze ans, Coralie Brubach (photo DR) a décidé de passer la main pour la saison à venir afin de consacrer plus de temps à sa vie privée. Quel bilan tire-t-elle de cette expérience, quels sont ses nouveaux projets ? Entretien avec cette figure emblématique du club holtzheimois, pièce maitresse de la structuration de sa section jeunes.
Coralie Brubach est tombée dans la marmite de l’AS Holtzheim quand elle était petite. Enfant, elle allait le dimanche après-midi au Stade de la Bruche avec son oncle voir les matchs de l’équipe fanion, et depuis, elle n’a jamais cessé d’y aller. « Au début, j’allais voir les matchs de la Une, et c’était tout, nous raconte-t-elle. Je ne savais même pas qu’il y avait d’autres équipes dans le club ! ». C’est dire le chemin parcouru et la place qu’a pris le football dans la vie de cette jeune femme de 33 ans au fil des années. Elle commence donc à s’engager dans le club en 2005 en tant que dirigeante d’une équipe de poussins.
« On m’a demandé d’aider à gérer ces jeunes, explique Coralie Brubach, donc j’aidais la semaine pendant les entrainements et les week-ends pendant les matchs, les tournois, et ça m’a réellement plu ». Cette première expérience en tant que dirigeante la fait rentrer dans le monde du football, elle qui n’a jamais été joueuse auparavant. L’année suivante, c’est le président de la section jeunes qui lui propose de reprendre le flambeau lors de son départ. Commence alors une aventure de 13 saisons particulièrement enrichissante et constructive.
« Ce club, c’est mon bébé »
Arrivée au poste de présidente de la section jeunes à 20 ans seulement, Coralie Brubach n’est pas passé uniquement par des moments de détente, et même rarement. « Moi qui suit plutôt timide de base, cette expérience m’a permis d’assumer mes positions, nous confie-t-elle. Être une femme dans ce milieu n’a pas toujours été aisé, mais j’ai su montrer une force de caractère que j’ai découverte en moi pour au final arriver à me faire respecter ». La jeune femme a donc grandi dans sa vie personnelle grâce à cette expérience et ne compte pas tout arrêter.
« J’arrête uniquement la présidence des jeunes, explique-t-elle, mais je reste dans le comité, parce que ce club, c’est mon bébé, je ne me vois pas le quitter entièrement ». Une belle marque d’amour pour ce club qu’elle a aidé à grandir et à se développer à travers sa section jeunes. « On a aujourd’hui 154 licenciés, et pour une section jeunes d’un club de village, c’est plutôt pas mal, se félicite Coralie Brubach. Et depuis cette saison toutes nos catégories sont autonomes, et non plus en entente ». Un développement significatif, d’autant que la section féminine s’élargit elle aussi.
« Le travail porte ses fruits »
À l’heure de tirer le bilan de ces 14 dernières saisons, Coralie Brubach se souvient de belles années, mais aussi et surtout d’avoir vu grandir des jeunes footballeurs et footballeuses, auxquels elle s’est attachée. « Quand j’ai commencé en 2006, j’ai connu des gamins en pitchounes qui aujourd’hui forment l’équipe U18 du club, remarque Coralie Brubach. J’ai grandi avec eux et c’est aussi un motif de satisfaction qu’ils soient toujours là. Ça veut dire que le travail porte ses fruits ».
Un travail récompensé d’une part avec le Label Espoir Jeunes et le Label de Bronze École Féminine de Football, et d’autre part avec tous les messages de sympathie qu’elle a reçu lors de l’annonce de son départ sur la page Facebook du club. « Je ne m’attendais vraiment pas à autant de messages, j’ai pleuré pendant deux jours. Ça m’a vraiment touchée et émue, j’ai accompagné des enfants pendant presque 15 ans, je les ai vu grandir, et je me dis en voyant tous ces messages que je peux être fière du travail que j’ai accompli ». Maintenant, Coralie Brubach va pouvoir prendre du temps pour sa vie personnelle, tout en continuant à s’impliquer dans la vie de l’AS Holtzheim.
Article publié le mercredi 1er juillet 2020 à 15:44
Par Antoine BERTHOUX